Petite rubrique sur les sabots de Vénus

Un sujet peu traité sur ce forum, histoire de partager mes petites connaissances accumulées ces vingt dernières années.

En premier mon lieu, le nom générique des sabots de Venus englobe plusieurs genres d’orchidées, je parlerai ici des deux que je collectionne, les Paphiopedilum et les Phragmipedium, botanique ou hybride car l’importance pour moi, c’est la beauté et non son pedigree.

Je les cultive dans une grande véranda d’une vingtaine de M², exposée sur sa longueur plein sud. Les plantes y séjournent en gros de mi-septembre à mi-avril, puis passe l’été sur une terrasse dehors toujours plein sud mais très ombragée.


Le coin Paphio

Dans la véranda, la température est au minima de 16° la nuit. Chauffage par climatisation, cela a son importance car la circulation d’air se fait par soufflerie, donc léger courant d’air lorsqu’elle fonctionne. 16° si la journée n’ai pas ensoleillée,  vite au delà si le soleil pointe le bout d’un rayon.

Pour ces genres, il existe comme pour les autres orchidées plusieurs climats de culture mais j’arrive à a toute les acclimater sur cette base. Hiver à l’intérieur entre 16° et 23° -  été à l’extérieur  16° et 35°. Plus la plante est proche de la bouche de clim, plus est sera proche de 17/ 18° et le courant d’air ce fait ressentir. Plus elle en est éloignée, la température passe au mini à 15/16° et peu de ventilation.

En intérieur, le pot est posé sur une soucoupe à condition que celui-ci soit supérieur à un diamètre de 8 cm. Les plus petits prennent place sur un dessous de jardinière recouvert de billes d’argiles pour une évacuation rapide de l’excès d’eau par évaporation.  Elles sont proches d’une baie vitrée mais celle-ci est surprotégée par un voile d’ombrage qui est déplié lorsque le soleil  tape trop et qu’il faut calmer ces ardeurs. Ce mode de culture implique un arrosage plus conséquent compte tenu de l’importante évaporation due à la position proche du vitrage et du brassage d’air de la climatisation lorsqu’elle fonctionne.


Les voiles de protection extérieur en cas de soleil puissant.

Lors de l’arrosage des plantes, l’eau (uniquement eau de pluie) traverse rapidement et ne je laisse pas plus d’un ou deux mini mètres d’eau dans la soucoupe. En 2 ou 3 jours, elle est déjà évaporée. Moyenne d’arrosage en véranda : une fois par semaine pour les pots supérieurs au ø 8. Deux fois pour les pots plus petits. L’été : mes plantes sont sur des étagères ajourées sans soucoupes. Arrosage  tous les deux jours, voir quotidien au delà de 28°. Été comme hiver, Pratiquement jamais de bassinage.

Pour le substrat, trois possibilités : Un“maison” à base d’écorces de pins pour 95 % de mes plantes. Le reste soit en sphaigne ou alors Hydro culture.


Composants substrat "maison"

Substrat maison : j’achète en jardinerie un grand sac d’écorces de pins de gros calibre que je taille au sécateur (attention aux doigts et cela prend du temps) jusqu’à avoir des morceaux de 1,5 maxi. J’y rajoute 10% de sphaigne, un verre par litre d’un mélange de petits morceaux mousse de polyuréthane et de billes de polystyrènes expansées. Pour terminer je complète chaque pot de 3 à 4 petits cailloux de roche calcaire.

J’utilise la sphaigne pure ou l’hydro presque exclusivement pour les phragmipedium qui sont des plantes aimant les milieux très humides.  Mais il m’arrive occasionnellement d’utiliser ces deux modes avec de bons résultats pour des paphio qui ont, soient des problèmes de racines ou qui  végètent avec le substrat maison.


Culture de paphio en hydro

Engrais utilisée exclusivement l’Orchid Focus dosé à 8ml pour 6 litres d’eau. (Capacité de mon pulvérisateur) En alternance : Bloom – Eau seule – Grow – Eau seule – Bloom – Eau seule.

Il va de soit que toutes les autres genres récupéré pour la plus grande partie sont soumis au même régime (hormis les petits cailloux calcaire) et compte tenu des floraisons qu’elles me donnent, elles ont l’air d’apprécier.

Voila, j’espère que ces petits conseils lèveront certaines réticences au sujet de ces magnifiques spécimens qui ne sont pas des plantes carnivores comme j’ai eu l’occasion de l’entendre dire.

Voila, quelques exemples pour le plaisir des yeux


Paphiopédilum honey


Paphiopedilum primulinum


Paphiopedilum sukhakulii


Paphiopédilum wossner china moon et Paphiopédilum superbiens v curtisii


Phragmipédium Carol Kenze et Phragmipédium Andean Fire

Magnifique débauche de couleurs ! De quoi s'amouracher du genre. Pas mal de points communs pour ce qui concerne l'engrais, l'arrosage et la ventilation (conditions assez similaires en serre très éclairée) et pour l'écorce de pin, je fais pareil mais quel calvaire de découper en menus morceaux un énorme sac de 50 litres (Leroy Merlin pour mon compte).
En tout cas c'est une belle réussite ta culture, bravo.

Ps : mon seul Paphipedilum, (hybride type "américain"), ouvre sa deuxième fleur, la première étant presque fanée.

Père Igor a écrit :

je laisse pas plus d’un ou deux mini mètres d’eau dans la soucoupe. En 2 ou 3 jours,

Tu utilises quel instrument pour mesurer cette hauteur d'eau ?

Quand j'aurai du temps, je lirai ton sujet, car j'ai un Paphio 'delenatii' depuis plusieurs années et il n'a fait qu'une pousse, en perdant la première (ayant une trâce de tige) et dont ses feuilles noircissent et "fanent" au fur et à mesure, par le bas.
Tes indications pourront probablement m'aider.

J’ai un exemplaire de delenatii qui vient de chez Röllke. C’est une petit modèle qui est encore à quelques années de sa floraison.

Il adore les milieux humides comme la plus part des espèces lithophytes. Le mien est encore dans un pot de 5cm d’où un arrosage plus intensif. ( petit verre, grande soif)



Le processus que tu décris est normal chez les paphios, la feuille la plus basse noircit et se détache du collet lorsque elle a finie sa vie. Le plus important est qu’il reste dessus toujours quelques feuilles (3 ou 4 au minimum)

Comme beaucoup de botanique, son cycle de floraison en moins rapide que chez les hybrides. Il ne faut pas prendre à la lettre comme quoi ce sujet doit fleurir tout les ans. Compte bien 2/3 ans entre deux floraisons au début, après son acclimatation, je dis possible. En plus Paphiopedilum delenatii est généralement classé dans la tranche de culture pas trop facile.

Applicable d'ailleurs à de nombreux genres, pas question de penser que les botaniques sont des horloges précises qui fleurissent tous les ans et à la même date. Sinon déceptions à prévoir....

Rho la la,que c'est divin toutes ces couleurs et ces beautés..
Quel endroit paisible et ravissant..
Je n'ai qu'un Paphio maudiae charlotte,il s'éclate dans de l'orchiata..
Soucoupe avec de l'eau et expo nord est ,et 2 flos par an

Paphiopedilum maudiae est un hybride (callosum x lawrenceanum) à fort rendement. Il est courant qu’il fleurisse tout les 6/9 mois.

Personnellement j’en ai un pur jus qui vient de chez Gérard aux belles moustaches dont j’ai fait un petit sujet sur ce forum en décembre dernier.

Il existe plusieurs variantes comme « clair de lune » ou « charlotte » et certainement d’autres. La grosse différence est la localisation de son implantation capillaire et des petites verrues.

Je sais que c'est un hybride,je ne m'aventure pas avec d'autres Paphio,j'ai voulu essayer avec un simple qui me plaisait...lol..
Oui je sais que Big Moustache est un passionné de Paphio,il en a de très beaux..
Je me laisserai peut être tentée un jour par un autre,qui sait !!
Je vais voir ton sujet ..

Histoire de prolonger le sujet, j’ai constaté qu’il y avait une grosse différence de temps entre deux floraisons chez certaines espèces dans le genre Paphiopedilum .

Je les classe en deux groupes:

Les Plantes qui n’ont qu’un unique pied et dont la forme générale est en éventail, et celles multi pousses qui sont beaucoup plus touffues. Je parle de plante adulte, qui a déjà fait au moins une floraison.

Les sujets du 1er groupe attendent que la fleur (ou la dernière fleur pour les multi florales) soit fanée pour amorcé, à partir de son collet une nouvelle pousse. Pousse qui à son tour entamera son processus de croissance puis de floraison. D’où un laps de temps relativement long.

Puis, ceux du 2e groupe qui n’attendent pas d’être arrivés à la fin de la vie de la fleur pour démarrer une nouvelle pousse. Celle-ci émerge du collet tout les 6/9 mois en moyenne et va donc créer une potée avec des pousses à divers stade de développement. Cette période entre deux floraisons sera donc beaucoup plus courte.

Il va de soit que cet intervalle dépend aussi d’autres paramètres comme la méthode de culture (température, arrosage et humidité, luminosité, apport en engrais, …) et de la généalogie du sujet. (Botanique, hybride primaire, hybride de chez hybride)

Je vous joins quelques exemples.

Feuilles en évantail - Paphiopedilum angel hair et Paphiopédilum harold koopowitz



Multi feuilles - Paphiopédilum prime child et Paphiopédilum Debbie Robinson




Donc si j’ai un seul conseil à donner pour l’achat de votre 1er paphio, achetez un spécimen du deuxième groupe. Histoire de ne pas trouver le temps trop long avant sa floraison.

Merci pour ce sujet fort intéressant qui devient une référence pour moi à ré consulter de temps à autre.

Vous avez certainement entendu parler du calendrier lunaire dans le jardinage qui est vieux comme le monde. En fonction des phases lunaires la sève d’une plante monte ou descend dans ses racines ce qui permet de calculer le meilleur moment pour faire ses rempotages, traitements contre les nuisibles etc. Le respect de ses phases permet de créer les conditions les plus propices pour avoir une meilleure floraison, une récolte des fruits et légumes plus abondante.
Quelqu’un a-t-il déjà essayé pour ses orchidées ? Est-ce réellement plus efficace ?

Est ce qu'il y a eu des études scientifiques menées sur une culture en calendrier lunaire. Je veux en essai comparatif (ex : 10 plans tests traités normalement et 10 plans tests traités en calendrier lunaire toutes choses égales par ailleurs) ?