Comment nommer une orchidée ?
Vous allez peut être trouver ça ''lourd'' mais pour que tout le monde se comprenne, appliquons les règles
Alors les nouveaux comme les anciens, prenez 5-10 minutes
On ne vous demande pas de maîtriser le latin, la taxonomie et la
nomenclature sur le bout des doigts, mais juste appliquer les quelques règles ci-dessous. Merci
Pour commencer, nous allons expliquer la différence entre une espèce botanique (ou simplement "botanique") et un hybride.
Une botanique est une plante que l’on peut trouver à l’état naturel, dans une forêt tropicale par exemple. Elle est pour, ainsi dire, ''pure''. Elles sont généralement très fragiles, leur culture délicate, et on n’en trouve qu’au près de producteurs spécialisés. Attention ! En France, la majorité des espèces sauvages d’orchidées est protégée par la loi. La cueillette et le ramassage de plantes sont INTERDITS.
Un hybride est l’association par méthode sexuelle de deux botaniques différentes, d’une botanique et d’un hybride, ou de deux hybrides. Dans le premier cas, on parle d’hybride primaire. Il peut exister des hybrides primaires à l’état sauvage, mais ils sont quand même considérés comme tels, on les appelle quand même hybrides naturels. Dans les deux autres cas, ce sont des hybrides complexes. Ce sont ces derniers que l’on trouve dans la grande distribution (supermarchés, jardineries…). Leur culture est plus aisée car ils sont beaucoup plus tolérants aux problèmes de culture.
Maintenant, comment les nommer ?
Les botaniques :Une botanique est caractérisée par deux noms principaux : le genre et l’épithète spécifique (abrégé en espèce).
Ces noms sont latins, il faut donc les écrire en italique. De plus, un genre est toujours masculin (toujours à cause du latin).
Prenons un exemple :
UN
Cattleya intermedia Genre + épithète spécifique
Vous avez compris ?
Un autre exemple pour être sûr(e) :
UN
Prosthechea baculus.
Toujours le genre et l’épithète spécifique en italique, et une majuscule au genre.
Bien, corsons les choses… mais c’est du chipotage
!
Le monde de l’orchidologie est en bouleversement grâce aux progrès scientifiques. Des genres disparaissent, d’autres apparaissent, et enfin certains fusionnent.
C’est le cas du genre
Prosthechea qui était dans
Anacheilium au tout début, puis dans
Encyclia.
Certains "genres" sont utilisés mais ils ne le devraient pas : c’est le cas de
Ida qui devrait être
Sudamerlycaste (vous comprenez pourquoi on utilise Ida ?!). Si vous avez un doute, la référence, c’est la RHS (Royal Horticultural Society) :
http://apps.rhs.org.uk/horticulturaldatabase/orchidregister/orchidregister.asp
On peut aussi indiquer une variété, c'est-à-dire un changement dans la forme, la couleur etc… de la fleur.
Cette fois encore, c’est UN
Cattleya intermedia mais vous le remarquez, il diffère de tout à l’heure.
C’est en fait
UN
Cattleya intermedia var.
aquiniiOn indique la variété par var. suivit de son nom en italique.
UN
Pahiopediulm wardii "normal", donc
Paphiopedilum wardii var.
wardii.
UN
Paphiopedilum wardii var.
album.
(
Paphiopedilum est masculin en latin, c’est donc
album. Si c’est un genre féminin, c’est
alba).
Il existe des cas où des orchidéistes ont trouvé qu’une plante produisait de belles variantes. Mais cette plante n’est pas une variété de l’espèce car il n’y en a qu’une (ou très peu) ainsi. Pour en avoir plus, il faut donc la cloner, c’est le cultivar. Il est entre guillemets simples, avec une majuscule à chacun de ses mot.
Les hybrides naturels :Pour ces cas spéciaux, on place un × (multiplier) devant l’épithète spécifique.
Ainsi, dans la nature, UN
Dendrobium speciosum et UN
Dendrobium kingianum peuvent se reproduire en UN
Dendrobium × delicatum.
UN
Dendrobium × delicatum var.
kesteven Mais s’il est produit artificiellement, c’est un hybride horticole qui obéit aux règles qui leurs sont spécifiques.
Les hybrides horticoles :Maintenant, nous allons nous pencher sur comment nommer les hybrides horticoles.
Ce sont des hybrides obtenus artificiellement entre deux espèces différentes, éventuellement de genres différents.
Prenons un exemple.
UN
Phalaenopsis Taida Sunshine.
Le nom de grex est le nom (éventuellement en plusieurs mots) qui définit l’hybride. Celui-ci est unique (si vous en connaissez plusieurs, là encore la RHS est la référence). Dans le cas où il n’y en a pas (l’hybride n’est pas enregistré), on doit indiquer les parents.
Ainsi,
Phalaenopsis Taida Sunshine =
Phalaenopsis tetraspis ×
Phalaenopsis equestris.
Maintenant, aucune excuse
Vous êtes au point !
Allez, si vous avez le temps (et l’envie !) un petit exercice
Quels sont les bonnes écritures, et chez les mauvaises, comment doit on les écrire ?
1) Paphiopedilum rothschildianum ‘’Aigle Noir’’ (une belle espèce sublimé par ce cultivar)
2)
Pleione Tongario (un hybride qui pourra pousser dehors)
3)
Phalaenopsis Baldan’s Kaleidoscop (un bel hybride conciliant)
4)
Prosthechea fragrans (une espèce parfumée et facile)
5)
Leilia anceps var. Alba (une variété blanche de cette espèce)
Solutions :
2) et 4) sont justes.
Voici ce qui ne va pas chez les autres :
1) Le genre et l’épithète spécifique sont en italiques, et guillemets simples pour le cultivar
Paphiopedilum rothschildianum 'Aigle Noir'
3) Le nom de grex n’est pas en italique
Phalaenopsis Baldan’s Kaleidoscop
5) pas de majuscule à la variété qui est en italique
Leilia anceps var.
albaLes photos sont tirées d'internet, leur origine est dans leur url.
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